La recette d’une santé saine ? 3 ingrédients de base. Alimentation, activité physique et gestion des émotions. Ajoutez-y 3 générations de naturopathes et une bonne dose de bienveillance. Sans oublier l’ingrédient secret. Vous. Bienvenue chez SEM.
Samira EL MANDILI, qui êtes-vous ?
Partage. Un terme qui me convient bien. En fait, le socle de mon éducation. Ma mère faisait du pain maison, cuisinait des plats avec des légumes frais et jardinait. Tous les jours. J’ai réalisé l’importance d’une alimentation saine pour préserver sa santé. Une prise de conscience exacerbée par le constat observé pendant mes années d’exercice en tant qu’assistante maternelle. Clairement une alimentation inadaptée pour les enfants : des aliments transformés et du sucre. Le chemin était donc tout tracé et au bout uniquement du bien-être pour mes enfants et moi-même. Résultats ? Mes enfants bénéficiaient d’une meilleure immunité, saison après saison. Ils étaient moins malades et avaient plus la pêche.
Il suffisait simplement de rebrousser ce chemin. Un retour aux sources en quelque sorte. Aux choses simples et naturelles. J’avais l’ambition et l’envie de partager tout ça avec les autres mamans. Mais je souhaitais aussi faire quelque chose que j’aime et prendre soins des autres. Devenir acteur de sa santé est devenu une évidence.
Transmission. Une autre résonance. Les soins proposés pendant la formation me renvoyaient systématiquement à mon enfance. Encore. À ceux prodigués par ma grand-mère. Les bienfaits du jeûne et la moxibustion entre autres. Elle avait une longueur d’avance. C’était une encyclopédie vivante des soins naturopathiques. Elle avait initié mon père puis sa belle-fille, en l’occurrence ma mère. Héritage qu’elle a partagé avec moi et mes enfants. Mon fils est un sportif et montre déjà un intérêt pour la kinésithérapie. Très à l’écoute, il observe énormément ses amis basketteurs et pose beaucoup de questions sur l’utilisation des ventouses. Mes enfants ont déjà de bons gestes. Mal au ventre ? Du cumin sinon rien. Mal de gorge ? Miel, eau et citron ou tout simplement une tisane. Mal de tête ? Deux verres d’eau et un temps calme. Des soins simples et efficaces. Aussitôt pratiqués, aussitôt adoptés.
Pourquoi SEM ?
SEM. C’est avant tout l’ambition de participer à l’amélioration et à la préservation d’une bonne santé de manière pérenne. Semer des graines même si elles ne donnent pas toutes des fruits car elles profiteront quand même à certains. Semer du bien-être. Une appétence qui repose sur 3 axes indissociables : prendre soin de son corps, de son moral et de sa santé.
La pandémie a généré beaucoup de peur, d’anxiété et de doutes. Les plus sereins ont été ceux avec un capital santé relativement bon, même si cela n’a pas constitué un bouclier imparable contre la maladie. Néanmoins, une bonne santé nécessite de faire les causes pour la préserver. Par chacun de nous. Puis, de donner les outils pour s’aimer soi-même. Apprendre à se respecter. Respecter sa santé. S’éloigner de la malbouffe.
Je reçois des femmes et des enfants. Des femmes, des mamans dont le corps est mis à rude épreuve. Nous sommes sur tous les fronts. Quotidiennement. Éreintées physiquement et moralement. J’avais envie de les accompagner et de les conseiller.
Des enfants auprès desquels je mène des interventions dans les écoles ou encore les centres sociaux. Des actions de sensibilisation face aux dangers de l’alimentation industrielle et du sucre au travers d’échanges et de jeux. «Oui, moi, je mange des nuggets». Voilà la réponse à la question «Qui mange des légumes et quel genre de légumes ?». On est sur la découverte, la familiarisation avec les légumes. Un parallèle avec les dînettes. On bande les yeux, on bouche les oreilles. On fait appel au toucher et au goût. Ils ne font pas la différence entre une courgette et un concombre. Tout comme certains adultes.
Aujourd’hui, on n’emmène plus les enfants au marché par manque de temps. On ne va pas chez le maraîcher. On ignore d’où viennent les produits que nous consommons. Conséquence : les enfants ne sont plus familiarisés avec ces produits. On passe par le drive. Vite, il faut prendre la douche. Vite, vite, vite ! Ce rôle de sensibilisation est primordial car certains parents n’ont plus le temps de le faire. Les enfants font souvent la grimace en voyant les légumes. Mais une fois la recette terminée, c’est souvent «Ah, c’est bon !».
Je propose des ateliers pour enfants et adultes pendant lesquels on prépare ses plats. On donne des recettes et on parle des bienfaits de ces produits. Il arrive, en effet, que quelques-uns ne sachent pas comment utiliser certains légumes. Cela rassure et donne envie. Le but est de se réconcilier avec la nourriture. Je travaille également avec des structures de réinsertion afin d’apporter des points d’amélioration au niveau alimentaire et d’aider les bénéficiaires à se rebooster physiquement et moralement. On agit pour reprendre sa santé et sa vie professionnelle en mains. Franchir un cap. Celui du changement et du renouveau. Cette démarche est également réalisée avec les centres sociaux. Ces initiatives doivent davantage être mises en lumière.
J’ai envie de semer des graines pour tout le monde. Tous les parents. Les tatas. J’ai en tête de remplacer les boissons et les gâteaux après matchs par des fruits coupés en morceaux. Ces produits fournissent le sucre dont les enfants ont besoin après une activité sportive. Les préparer prend peu de temps et c’est sain. On a fait l’expérience de stands après match agrémentés de nouveaux produits : les fruits de saison. Les enfants les ont tous mangés malgré quelques grimaces de parents. «Qui a apporté des poires ? Tu les récupères s’il en reste». Mais le stand était vide à la fin. Aujourd’hui, on m’appelle «Madame Légumes».
Un message à transmettre aux entrepreneur·e·s d’aujourd’hui et de demain ?
Plutôt un retour d’expérience. Il faut aimer ce que l’on fait et surtout le faire avec ses tripes. On ne va pas s’enrichir financièrement. La naturopathie demande beaucoup de travail. On ne voit pas ce qui se déroule en coulisses. Des relances. Des rendez-vous oubliés ou annulés. On ne compte pas ses heures. Rien n’est acquis tant que la personne n’est pas sur la table de soins ou dans le cabinet. Une fois le rendez-vous fixé, place à la préparation. Il y a l’avant, le pendant et l’après rendez-vous avec la fiche conseils. Pas de copier coller. Chacun est unique.
Il est fondamental de bien se préparer lorsque l’on se lance dans cette aventure. De déterminer dès le départ la direction que l’on souhaite prendre. L’organisation est également cruciale.